Les résidents autochtones du Nunavik rencontrent d’importants obstacles à l’accès aux soins de santé, notamment des difficultés économiques, géographiques, sociales et culturelles. Le modèle actuel de soins de santé au Nunavik s’avère à la fois financièrement lourd et culturellement inadapté. Durant la seule période de 2019-2020, près de 5 000 patients, une part considérable des 13 000 habitants de la région, ont dû voyager vers le Sud pour recevoir des soins médicaux, avec des coûts de transport estimés à 107 millions de dollars pour 2020-2021. En plus d’exercer une pression sur les ressources, cette situation entraîne une détresse émotionnelle chez les patients inuits, qui vivent souvent un sentiment d’isolement et de rupture lorsqu’ils reçoivent des soins loin de leur communauté.
Deux hôpitaux desservent les quatorze communautés du Nunavik; toutefois, l’accès aux soins spécialisés demeure limité, obligeant de nombreux patients à se déplacer par avion vers des centres urbains pour leurs consultations. Ce modèle fragmenté entraîne souvent des processus diagnostiques et thérapeutiques prolongés qui exigent plusieurs déplacements. Les patients subissent ainsi d’importantes répercussions financières liées aux absences répétées du travail et aux coûts associés.
Eeyou Istchee, qui signifie « la terre du peuple », est le territoire traditionnel des Cris du Nord-du-Québec.
Crédit photo : Valérie Element
Crédit photo : World Atlas
S’étendant sur plus de 400 000 kilomètres carrés, le vaste territoire de la Nation crie se situe au sein des écozones boréale et de la taïga. Depuis des milliers d’années, les Cris pratiquent de façon durable des activités traditionnelles telles que la chasse, la pêche et le piégeage sur ces terres ancestrales. Aujourd’hui, la Nation crie compte plus de 18 000 personnes, dont environ 16 000 vivent dans neuf communautés établies.
Les soins de santé et les services sociaux destinés à ces communautés sont administrés par le Conseil Cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James, en partenariat avec le gouvernement du Québec. Les soins sont offerts à travers neuf Centres communautaires Miyupimaatisiiun (CMC), ainsi qu’un hôpital régional situé à Chisasibi.
Notre solution proposée repose sur l’intégration des soins virtuels pour améliorer la prestation des soins de santé au Nunavik. Les soins virtuels ont le potentiel non seulement de réduire les coûts, mais aussi d’améliorer l’accès aux services médicaux pour les populations autochtones des régions éloignées. Cette approche permet aux patients de recevoir des soins culturellement adaptés au sein même de leur communauté, éliminant ainsi les déplacements longs et coûteux. Des études antérieures ont démontré que les soins virtuels entraînent un meilleur bien-être social et émotionnel, facilitent l’accès aux spécialistes, réduisent le nombre de rendez-vous manqués et améliorent globalement les résultats cliniques.
Un défi de santé particulier est la forte prévalence des allergies, particulièrement chez les enfants. De récentes données provenant d'Iqaluit, au Nunavut, révèlent des taux préoccupants d'asthme, d'eczéma et de rhinite allergique. De plus, les enfants inuits connaissent une possible augmentation des allergies alimentaires anaphylactiques liées à leur alimentation traditionnelle, comme le caribou cru ou l'omble chevalier.
Grâce au projet Connexion Nordique, nous visons à offrir des solutions de soins virtuels adaptées aux besoins spécifiques en santé du Nord-du-Québec. En partenariat avec les leaders locaux, nous pouvons réduire les disparités en matière de santé et garantir que les communautés inuites reçoivent des soins allergologiques de la plus haute qualité.
